March 19, 2024

Un guide pour la retraite en France

En planifiant soigneusement vos finances et votre pension de retraite, vous pourrez profiter au maximum de la vie en France lorsque vous serez à la retraite.

Avec son climat, sa nourriture, son style de vie décontracté, ses propriétés d’un bon rapport qualité-prix et le fait que les personnes âgées sont vraiment respectées, la France reste en tête de la liste des destinations de rêve pour les retraités expatriés. Dans une enquête récente menée auprès de 1 500 personnes, 15 % d’entre elles ont déclaré que la France était leur destination de retraite idéale.

Même si le vin et le climat sont magnifiques, vous avez toujours besoin d’argent pour vivre. Réfléchissez à l’argent dont vous aurez besoin pour prendre votre retraite en France et à la manière de planifier vos finances pour en avoir suffisamment.

Vous n’aurez pas à supporter les coûts liés à votre emploi, mais le coût de la vie en France peut être différent de celui auquel vous êtes habitué. Vous devrez peut-être prévoir des voyages pour rendre visite à vos petits-enfants et de l’argent pour les dépenses imprévues, comme les réparations de la maison ou les frais médicaux.

Il est important que vous fassiez travailler votre argent pour vous. Vous avez peut-être le droit d’améliorer votre fonds de pension et d’en tirer un meilleur parti ; vous pouvez aussi faire de nouveaux investissements. Vous devrez également protéger vos revenus en payant le moins d’impôts possible. Et qu’adviendra-t-il de votre succession à votre décès ?

Voici notre petit guide de la planification financière pour la retraite en France.

Qui peut prendre sa retraite en France ?

Si vous n’êtes pas ressortissant de l’Union européenne, vous devrez prouver aux autorités françaises que vous disposez d’une pension ou d’un autre moyen de subsistance, ainsi que d’une assurance maladie couvrant les frais de santé. Bien que les citoyens de l’UE/EEE/Suisse bénéficient de certains avantages en matière de santé, il est conseillé de souscrire une couverture supplémentaire.

Pensions de votre pays d’origine

Pensions britanniques

Si vous avez droit à une pension d’État britannique, vous pouvez la demander en France et la faire verser directement sur un compte bancaire français sans frais. Les pensions privées sont normalement versées en livres sterling sur un compte bancaire britannique ; vous devez les convertir et les transférer sur votre propre compte français. En ouvrant un compte international avec à la fois des livres sterling et des euros, vous évitez les frais de transfert. Il est parfois possible de convenir d’un taux de change fixe jusqu’à un an à l’avance par l’intermédiaire d’un courtier en devises (mais vérifiez s’il est agréé par la Financial Conduct Authority).

Pensions américaines

Les citoyens américains peuvent également transférer en France leur pension de retraite basée aux États-Unis. Vous devrez informer les autorités fiscales américaines que vous paierez l’impôt sur le revenu français sur cette somme.

Autres pensions

Les expatriés originaires d’autres pays (y compris de l’UE/AELE) doivent vérifier la situation auprès du service public des pensions de leur pays d’origine.

Pensions privées

Les régimes de retraite à salaire final, dans lesquels la pension est calculée en fonction du salaire final et des années d’emploi, sont de plus en plus rares. Pourtant, elles sont souvent les plus avantageuses car elles sont garanties et liées à l’inflation. Il est donc probablement préférable de les conserver.

Prendre sa retraite en France

Les pensions privées offrent souvent une somme forfaitaire au moment de la retraite. Si cette somme est exonérée d’impôt au Royaume-Uni, elle est imposable en France. Comme les pensions britanniques n’ont pas de valeur de rachat, elles ne sont pas soumises à l’impôt français sur la fortune (voir ci-dessous).

Retraite en France avec un QROPS

Si vous bénéficiez d’une pension privée ou professionnelle au Royaume-Uni, pensez à transférer votre pension vers un Qualifying Recognised Overseas Pension Scheme (QROPS) en France ou à l’étranger. HM Revenues and Customs (HMRC) a lancé les QROPS en 2006 et a reçu depuis lors plus de 1,3 milliard de GBP de fonds transférés. Vous ne pouvez pas transférer votre pension d’État, ou certains régimes à salaire final, dans un QROPS.

Le transfert hors du système britannique peut protéger vos finances contre les fluctuations monétaires.

Avantages des QROPS

Vous pouvez percevoir votre revenu en fonction de vos besoins plutôt que de prendre une rente, qui fournit souvent une pension beaucoup plus faible. Le montant que vous pouvez retirer peut également varier.
Le montant forfaitaire exonéré d’impôt est de 30 % avec un régime agréé par le QROPS, au lieu des 25 % des régimes britanniques. Toutefois, il est préférable de le prendre pendant que vous êtes encore résident fiscal au Royaume-Uni, si possible, car vous risquez d’être imposé en France si le montant dépasse un certain seuil.
L’obligation fiscale au décès peut être considérablement réduite, voire totalement supprimée, avec les QROPS. Vos bénéficiaires pourraient payer jusqu’à 55 % sur une pension professionnelle britannique si le montant est supérieur à l’allocation à vie de 1,5 million de GBP (montants 2013-14).
Vous élargirez votre choix d’investissements au-delà du Royaume-Uni, ce qui est important dans la situation économique actuelle.
Vous n’encourrez pas de frais pour convertir la livre sterling en euros.

Cependant, vous pouvez toujours payer des charges fiscales britanniques sur les paiements effectués à partir du QROPS si vous êtes résident britannique au moment où le paiement est effectué, ou plus tôt au cours de cette année ou de l’une des cinq années fiscales précédentes. Si vous avez moins de 75 ans et que le transfert utilise plus que votre allocation à vie, vous serez imposé à 25 % sur l’excédent.

Vous devez utiliser une société reconnue qualifiée

Vous devez utiliser l’un des régimes reconnus, sinon vous paierez des impôts sur le transfert. Dans tous les cas, votre pension britannique peut refuser le transfert. Le HMRC dispose d’une liste de régimes reconnus en France et dans d’autres pays du monde, qui sont conformes à la législation britannique.

Expatriés américains

Vous pouvez cotiser à un IRA (Individual Retirement Account) mais vous devez avoir des revenus gagnés non exclus par l’exclusion des revenus gagnés à l’étranger (FEIE) et l’exclusion des logements étrangers (FHE). Si vous n’êtes pas assujetti à l’impôt américain, il n’y a pas d’avantage fiscal à cotiser à un IRA, mais vous serez imposé lors du retrait à la retraite. Dans ce cas, il est judicieux de cotiser à un IRA Roth, qui n’offre pas d’avantages fiscaux immédiats mais peut être exonéré d’impôt à la retraite. Vous pouvez également convertir un IRA en un Roth IRA.

Citoyens de l’UE

Si vous êtes un citoyen de l’UE en France, vous avez droit à la retraite lorsque vous atteignez l’âge de la retraite fixé par votre pays de citoyenneté. Tant que vous disposez d’un formulaire S1, vous bénéficiez de l’assurance maladie et ne payez rien à la sécurité sociale française.

Le formulaire S1, que vous recevez de votre pays, est la preuve que vous avez atteint l’âge de la retraite, que vous avez payé vos cotisations de sécurité sociale et que vous percevez une pension d’État.

Investissements en France

Fonds en Euros

Dans ce cas, c’est la société qui décide où investir en votre nom, mais elle garantit non seulement que la valeur de votre investissement ne peut pas baisser, mais aussi qu’il doit augmenter d’un certain montant chaque année. La majeure partie du fonds est investie dans des titres d’État à long terme. Le rendement est sûr mais faible ; il est actuellement d’environ 3 %.

Obligation d’assurance-vie (Assurance Vie)

Les résidents français peuvent souscrire une Assurance Vie, qui est une obligation d’investissement en assurance-vie. Il offre un traitement fiscal préférentiel et des avantages en matière de succession. Les investisseurs choisissent des investissements spécifiques à partir d’une liste de fonds fournie par la société ou peuvent créer un portefeuille sur mesure par l’intermédiaire d’un gestionnaire d’investissement, s’ils ont des sommes plus importantes (plus de 500 000 € par exemple) à investir. Vous pouvez verser des sommes forfaitaires ou des paiements réguliers et accéder au fonds pendant toute sa durée de vie, à condition de laisser une somme minimale intacte.

Vous ne payez pas d’impôt sur le revenu si vous laissez les revenus et les gains s’accumuler et n’effectuez aucun retrait. Lorsque vous retirez des fonds, l’impôt ne s’applique qu’à la croissance. Ainsi, si la police croît de 8 %, vous payez des impôts sur ces 8 % ; les 92 % restants ne sont pas imposables. Les taux d’imposition peuvent également être fixés à différents niveaux pendant la durée de la police. L’Assurance Vie peut également réduire votre impôt sur la fortune, car cet impôt plus votre impôt sur le revenu ne peuvent pas dépasser 50 à 85 % du revenu imposable (selon les circonstances individuelles). L’Assurance Vie réduit votre revenu imposable.

A votre décès, votre bénéficiaire hérite dans des conditions fiscales extrêmement favorables, voire en franchise d’impôt si vous avez souscrit le contrat avant un certain âge.

Bon de Capitalisation (Capital redemption bond)

Le Bon de Capitalisation est similaire au bon d’assurance vie mais il n’y a pas d’avantages successoraux. Au décès du titulaire, la valeur du contrat au décès fait partie de sa succession. Vous pouvez également le donner à quelqu’un du vivant du titulaire.

Pour l’impôt français sur la fortune, le montant que vous déclarez est le placement initial ou la valeur actuelle (si elle est inférieure).

Impôts

L’impôt sur le revenu

N’oubliez pas d’informer les autorités fiscales de votre pays d’origine que vous vous installez en France. En tant que résidents français, vous devez payer des impôts en France. La plupart des pensions britanniques sont imposées au Royaume-Uni. Vous devez néanmoins les déclarer dans votre déclaration fiscale annuelle. L’administration fiscale française évalue alors votre obligation fiscale.

Les citoyens américains qui viennent prendre leur retraite en France doivent toujours remplir une déclaration d’impôt chaque année. C’est le cas même si tous leurs biens se trouvent en France et malgré le fait que les États-Unis et la France ont conclu une convention de double imposition. Vous ne pouvez renoncer à l’impôt sur le revenu américain que si vous renoncez à votre citoyenneté américaine.

Les retraités bénéficient d’un traitement favorable, avec une réduction de 10 % sur les revenus jusqu’à 36 600 euros ; vous ne payez des impôts que sur 90 % de vos revenus. Vous payez également des impôts en tant que ménage, de sorte que vous finissez probablement par payer moins d’impôts qu’ailleurs.

Si vous bénéficiez d’une pension d’État de l’UE, vous n’avez pas à payer de cotisations pour les impôts sociaux ou la santé. Si vous prenez une retraite anticipée, vous continuerez à les payer jusqu’à ce que vous atteigniez l’âge officiel de la retraite en France.

L’impôt français sur la fortune

Vous pouvez être soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) si vous disposez d’un patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros ; vous serez alors soumis à l’impôt sur tout ce qui dépasse les premiers 800 000 euros. Il s’agit de biens immobiliers, d’argent, d’actions, de voitures, d’objets ménagers et de biens personnels.

Votre patrimoine est déterminé par vous-même et non évalué par une autorité indépendante, mais si l’administration fiscale décide que vous êtes redevable, elle peut recouvrer les arriérés remontant à 10 ans. Si vous êtes devenu résident en France après le 6 août 2008, vous n’êtes redevable de l’impôt que sur les biens situés en France pendant les cinq premières années, puis sur les biens situés dans le monde entier. Un abattement de 30 % est prévu sur la valeur de votre résidence principale.

Nouvelles règles en matière de testament et de succession

Nouvelles règles en matière de testaments et d’héritage

Si vous vivez en France de façon permanente, la loi française ne vous permet pas de léguer vos biens à qui vous voulez. Si vous avez des enfants, ils ont certains droits sur votre succession, indépendamment de ce que vous avez prévu dans votre testament. En vertu des nouvelles règles européennes de 2015 en matière de succession, les expatriés peuvent choisir d’appliquer, à leur décès, soit le droit successoral français, soit le droit successoral du pays dont ils ont la nationalité. Si vous ne choisissez pas l’une de ces deux options, les règles de succession françaises s’appliqueront automatiquement.

Conseils financiers et fiscaux

Sachez ce que vous possédez en tenant une feuille de calcul détaillée et à jour de vos investissements.
Optimisez vos revenus hors euro en vérifiant les taux de change et en négociant de meilleures offres fixes.
Demandez toujours des conseils professionnels indépendants à votre banque ou à votre spécialiste des pensions.

 

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